Poivre de PENJA et Miel d’OKU : Deux produits protégés par la propriété intellectuelle
- Billong Louis Pierre
- 16 déc. 2015
- 2 min de lecture
Le poivre de Penja dans le Moungo et le miel blanc d’Oku issu d’une forêt du Nord-Ouest, ont reçu officiellement leur certificat d’enregistrement à l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) comme indication géographique protégée (IGP). C’était au cours d’une cérémonie solennelle tenue à Yaoundé le 13 septembre dernier à l’occasion de la journée africaine de la technologie et de la propriété intellectuelle. Cette distinction est le fruit des années de labeur de producteurs locaux, travaillant d’abord en solo, puis avec le soutien de bailleurs de fonds que sont l’Agence française de développement (Afd) et l’Oapi. René Claude Metomo Elogo et George Bang, respectivement président de l’IGP poivre de Penja et président de l’IGP miel d’Oku ont reçu leurs distinctions tour à tour des mains du ministre de l’agriculture et du développement rural, Essimi Menye et du ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales, Dr Taiga. Premières IGP africaines Ce fut un moment d’émotion pour ces producteurs qui ont démarré seuls depuis plus de quinze années leur activité dans l’anonymat le plus total et sans soutien. Chemin faisant et animés par la soif de réussir, ils ont séduit d’autres producteurs qui ont accepté avec eux de se constituer en groupes pour mieux fédérer leurs efforts. A ce jour, leurs coopératives encadrent chacune de son côté plusieurs centaines de producteurs locaux. Le facteur mobilisation et adhésion de la ressource humaine locale fait partie du cahier de charge pour l’obtention de l’indication géographique protégée. Selon l’Oapi, plusieurs critères président à l’obtention de cette distinction. Le produit doit être issu d’une zone géographique délimitée qui lui confère ses qualités spécifiques. Il doit respecter les usages traditionnels issus de ce terroir. En plus, autour du produit doivent graviter des groupements capables de le pérenniser. Que les deux premières IGP d’Afrique noire soient, d’après le Directeur général de l’Oapi à Yaoundé, des produits camerounais, dénote du savoir-faire des producteurs locaux. Mais pour le Directeur de l’Agence française de développement qui a accompagné ces producteurs : « On n’est pas à la fin d’un processus, mais au début. Les producteurs de Penja et d’Oku doivent continuer à veiller aux normes de qualité de leurs produits.» L’indication géographique protégée est en effet décernée pour les besoins du marché. Son intérêt réside dans la plus-value qu’elle apporte aux produits étiquetés par le nom de leur terroir. Sur ce registre, a-t-on relevé, les vins bordeaux et champagne de France, le riz basmati de l’Inde et le café de Colombie ont contribué à enrichir et faire la réputation de leurs pays d’origine. Leur qualité et leur disponibilité sont des atouts. Pourquoi n’en serait-il pas ainsi des ananas du Mbam ? S’est interrogé le Minader.


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